Le CFIM entant qu’entité œuvrant dans le domaine maritime a participé à l’exercice SAREX BOENY 2020 organisé par l’Agence Portuaire Maritime et Fluviale (APMF) le 07 et 08 décembre derniers.
- Missions principales du CFIM
Le Centre de Fusion d’Informations Maritimes (CFIM), un centre interministériel sous tutelle technique de la Primature, dont le siège est situé à Antananarivo, est un établissement public à caractère administratif œuvrant dans la collecte, l’analyse et la fusion d’informations maritimes afin d’établir une alerte avancée en cas d’existence ou de détection d’un risque maritime potentiel ou avéré dans l’espace maritime malgache.Parmi les missions du CFIM figurent la participation à la mise en place d’outils de détection, de suivi du trafic maritime et d’un système intégré de surveillance maritime ; l’établissement et l’hébergement de la base des données maritimes nationales afin de permettre aux décideurs et aux entités nationales de disposer d’outils d’aide à la décision en temps réel ou proche du temps réel.
- A propos de l’exercice SAREX BOENY 2020
Pour cette année 2020, l’Agence Portuaire, Maritime et Fluviale (APMF) a organisé un exercice national de sauvetage en mer intitulé SAREX BOENY 2020, qui a été réalisé à Mahajanga le 07 et 08 décembre 2020. Plusieurs entités œuvrant dans le domaine maritime ont participé à cet évènement, en l’occurrence le CFIM. Il est à rappeler que Madagascar a ratifié la Convention Internationale sur la recherche et le sauvetage en mer (Convention SAR) de 1979 par le biais de la loi n°2016-049. Un plan SAR a été mis en œuvre afin de coordonner les actions des entités et organisations concernées dans le sauvetage des personnes en détresse en mer. L’exercice SAREX BOENY a donc pour but d’assurer une meilleure coordination des actions et une meilleure coopération en matière de sauvetage en mer mais également afin de mesurer l’efficacité des moyens déployés par les entités concernées dans le cadre des opérations de sauvetage. Ce fût ainsi une occasion pour le CFIM de mettre à la disposition des entités participantes durant cet exercice la plateforme d’échange et de partage d’informations maritimes IORIS qu’il utilise afin d’alerter les entités et organismes concernés sur les événements et incidents en mer.
Cet exercice s’est déroulé suivant deux thématiques : la thématique assistance et la thématique recherche et sauvetage. C’est encore le début pour connaitre la capacité de chaque entité participante en termes d’intervention et de coordination. Durant cet exercice, l’objectif a été atteint concernant la communication au niveau de l’alerte et relai de l’alerte, les réponses liées à l’intervention et le sauvetage. Il a été constaté la volonté et l’implication de toutes les entités participantes. Il n’empêche que certains points restent encore à améliorer en l’occurrence la prise en charge et le transport des victimes d’accident à la mer pour lesquels d’autres exercices plus complexes doivent être organisés et la communication qui nécessite la mise à disposition de moyens adéquats et adaptés.
L’APMF envisage, dès le début de l’année 2021, de mettre en place un système d’amélioration de la sécurité des navires dans le but de renforcer la prévention des accidents et réduire les interventions en matière de sauvetage. Il prévoit ainsi le renforcement de l’application des normes de sécurité par le biais de la mise en place d’un organisme qui mettra en vente les matériels de sécurité des navires. Ces matériels ne pourront par la suite être distribués que par des vendeurs agréés et doivent être disponibles dans les régions. Il est également question de renforcer les visites de partance et d’améliorer le système de sauvetage. Ce dernier nécessite une meilleure coordination des activités par le biais de protocoles d’accord dans le cadre de recherche et sauvetage en mer. Il prévoit également, pour la même année, la réforme du décret SAR afin de bien cerner les problématiques et la participation des entités ainsi que la mise en place d’un Comité national SAR qui assurera la coordination des activités et constituera un plateforme d’échanges pour amélioration du système de recherche et de sauvetage en mer.
Le CFIM joue un rôle prépondérant dans le cadre des opérations de sauvetage en mer entant que pilier garantissant « la sécurité maritime » à travers la récolte, l’analyse et la fusion des informations maritimes, leur transmission à temps aux autorités concernées. Le centre est donc là pour détecter les risques, menaces, évènements et incidents en mer afin d’avertir les autres entités. L’interaction des autres entités concernées dépendent ainsi des informations qu’elles reçoivent et du temps dédié à la transmission de ces informations. Il contribue également à la mise à niveau et au développement des capacités des responsables nationaux dans les matières touchant le domaine maritime. D’où sa participation à cet exercice.
Cet exercice est d’une importance capital pour Madagascar s’il veut placer le domaine maritime au cœur du développement économique car nous ne pouvons pas ignorer les pertes colossales que les accidents en mer peuvent provoquer en terme humaine, environnementale et économique. Celui-ci doit donc être fait au moins une fois par an. En effet, il a été constaté que ce sont souvent les petits navires de pêche, les pirogues, vedettes qui sont les plus concernés par les incidents en mer. Ils ne disposent pas souvent des moyens de communication efficaces pour alerter les entités responsables de leur situation. Ce qui rend donc les opérations de sauvetage plus complexes.
- A propos de la Convention SAR et son intérêt pour Madagascar
La Convention Internationale sur la recherche et le sauvetage maritimes en mer appelée communément « Convention SAR » (Search and Rescue) a été adoptée lors d’une conférence tenue à Hambourg le 27 avril 1979.
Cette Convention internationale a pour objectif principal de mettre en place un plan international SAR qui répond aux besoins du trafic maritime en matière de sauvetage des personnes en détresse en mer. Il s’agit donc principalement de coordonner les actions à mener en cas de survenance d’accident en mer. Cela fait donc appel à la mise en place d’installations adéquates et efficaces pour la surveillance côtière et pour les services de recherche et de sauvetage. Elle fait également appel à la collaboration entre les entités concernées et les Etats qui ont ratifiés ladite convention.
Pour Madagascar, l’adhésion à cette Convention est très importante car elle permet au pays de développer de partenariat avec des organisations nationales, régionales et internationales de recherche et de sauvetage en mer, principalement afin de l’assister en cas de survenance d’accident en mer.
- Les perspectives du CFIM dans le cadre de la sécurité et la sûreté maritime
Depuis son existence jusqu’à présent, le CFIM n’a cessé de témoigner son implication et de déployer des efforts considérables dans la réalisation de ses missions pour assurer la sécurité et la sûreté maritimes. Afin d’élargir son réseau d’informateurs et de développer une coopération, plusieurs protocoles d’accord ont été signés entre le CFIM et d’autres entités et organismes œuvrant dans le domaine maritime.
Afin de renforcer la connaissance par le public du domaine maritime en général et les missions du CFIM en particulier, ce dernier a mis en place une bibliothèque maritime où seront répertoriés des documents maritimes physiques et numériques.
Actuellement, le CFIM se trouve dans la phase de lancement du projet « Atlas des îles et îlots de Madagascar (AIIM) » en collaboration avec plusieurs entités et organismes. Ce projet a été initié en 2018 pour une durée de six ans. Il s’agit en effet d’élaborer un atlas (géographique, océanographique, environnemental…) des deux cent cinquante-trois (253) îles et îlots de Madagascar à partir d’une compilation des données géo-spatiales et autres informations disponibles. Les informations et données sur chaque île et îlot seront ainsi actualisées suivant l’évolution de la situation de ceux-ci. L’objectif principal de ce projet étant de promouvoir le développement et la connaissance de l’espace maritime sous-juridiction de Madagascar à partir d’instruments de connaissance de son territoire terrestre, marin et côtier afin d’assurer la sécurité de ces îles et îlots et leur gestion durable.