Le domaine maritime est communément connu pour être un terrain vaste pour la propagation de la criminalité de différentes natures alors qu’il constitue le facteur clé de la fluidité des échanges et du commerce internationaux. L’exploitation durable et responsable du domaine maritime passe avant tout par la maîtrise de la sécurité et la sûreté maritimes. Compte tenu de sa transversalité, sa préservation incombe au niveau national à différentes structures étatiques et également à ses usagers. Or, une absence de collaboration des entités concernés dans sa gestion et son exploitation a été dénotée depuis toujours, affaiblissant ainsi tout son potentiel.

Pour le cas de Madagascar, le défaut de collaboration entre les départements ministériels et organismes publics et/ou privés œuvrant dans le domaine maritime a été longtemps pesante et a dès lors beaucoup affecté non seulement la gestion de son territoire maritime, mais surtout la gestion de ses ressources marines et a contribué à accroître la criminalité en mer. En conséquence, en référence à la politique générale de l’Etat en matière d’Action de l’Etat en mer, le Gouvernement Malagasy a décidé de mettre en place le Centre de Fusion d’Informations Maritimes (CFIM) en 2015 dans le but de disposer d’un organisme étatique interinstitutionnel au sein duquel les données maritimes sont centralisées périodiquement le rendant apte à émettre une alerte avancée en cas de risques ou de menaces maritimes potentiels ou avérés.

Dans cette entreprise, le CFIM compte parmi ses parties prenantes et collaborateurs, les départements ministériels et organismes publics et/ou privés œuvrant dans le domaine maritime siégeant au sein de son Conseil d’Administration ou des tiers dont les rapports sont régis officiellement par des protocoles d’accord d’échange et de partage de données.

Depuis sa création, treize (13) Protocoles d’accord d’échange et de partage de données ont été conclus et signés consacrant les conditions dans lesquelles les échanges et les partages sont opérés, notamment, entre le CFIM et:

  • La Direction Générale des Douanes (signé le 21 avril 2017)
  • Le Secrétariat d’Etat auprès du Ministère des Ressources halieutiques et de la Pêche, en charge de la Mer (signé le 20 juin 2017)
  • L’Institut halieutique et des Sciences Marines (signé le 20 juin 2017)
  • Le Centre National des Données Océanographiques (signé le 20 juin 2017)
  • Le Ministère de la Sécurité Publique (signé le 27 octobre 2017)
  • Le Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et des Fôrets (signé le 27 octobre 2017)
  • La Cellule de Prévention et Gestion des Urgences (signé le 27 octobre 2017)
  • La Structure Nationale d’Orientation de la Lutte contre le Terrorisme (signé le 27 octobre 2017)
  • Le Foiben-Taosarintanin’iMadagasikara (signé le 27 octobre 2017)
  • La Commission Interministérielle de Coordination de la lutte contre la Drogue (signé le 27 octobre 2017)
  • La Direction Générale de la Météorologie (signé le 27 octobre 2017)
  • Le Centre de Surveillance des Pêches (signé le 27 octobre 2017)
  • Le Centre National de Recherches Environnementales (signé le 27 octobre 2017)
  • Le Centre National de Recherches Océanographiques (signé le 13 novembre 2017

Madagascar figure parmi les premiers pays de la région de l’Océan Indien à disposer d’un tel centre et compte poursuivre cet élan pour aboutir améliorer les conditions d’usage et d’exploitation du domaine maritime par les nationaux et les partenaires internationaux. L’objectif à long terme visé dans ce cadre est de rendre effectif la maritimisation de Madagascar à travers la mise à disposition de tout intéressé des données et des informations maritimes.